16 novembre 2023
Vivre en pleine zone urbaine mais entouré de nature, dans un logement qui répond aux dernières normes environnementales, et avec un accès direct à de nombreux services de proximité : c’est la promesse des écoquartiers. Apparu dans les années 1990 dans les pays scandinaves et en Allemagne, le concept est en plein développement. En France, plus de 500 projets ont reçu le label « ÉcoQuartier » depuis sa création en 2012. Ils sont cependant à peine une centaine à avoir été livrés ou à avoir atteint l’étape finale d’« écoquartier confirmé », qui intervient trois ans après la livraison. Les autres sont encore en chantier ou en phase de conception.
Les pouvoirs publics ont décidé de faire évoluer le label. Dès cette année, les quartiers encore en en projet ou en chantier ne pourront plus prétendre à une labellisation. Celle-ci sera réservée aux quartiers achevés avec, d’un côté, les quartiers « livrés » et, de l’autre, les quartiers « vécus ». Elle s’appuiera sur une évaluation basée sur une vingtaine d’objectifs de performance qualitatifs et quantitatifs. Par ailleurs, les nouveaux quartiers seront associés à un millésime – l’objectif étant que les acquéreurs puissent se faire une idée plus précise de la performance réelle de leur bien en fonction de son année de construction.
Car il ne faut pas oublier que la réglementation évolue à grande vitesse. Entrée en vigueur en 2022, la RE 2020 instaure de nouvelles obligations pour les bâtisseurs. Par ailleurs, les communes sont désormais obligées de prendre en compte l’objectif « zéro artificialisation nette » avant de donner le feu vert à un projet. Jusque-là, certaines tenaient tellement à leur écoquartier qu’elles étaient prêtes à sacrifier des espaces naturels – ce qui, il faut bien l’admettre, relève du non-sens écologique. Récemment, le tribunal administratif de Besançon a ainsi retoqué un projet qui visait à construire un écoquartier sur un jardin partagé hébergeant des espèces protégées.
Les écoquartiers, ce ne sont pas seulement des habitations performantes sur le plan énergétique, avec des espaces verts à proximité. C’est aussi une certaine vision de la ville. Ces quartiers se veulent inclusifs en prévoyant une part de logements sociaux et de logements abordables. Ils encouragent aussi l’utilisation du vélo et de modes de transports autres que la voiture individuelle. Enfin, ils exigent de savoir vivre en collectivité, car on s’y croise fréquemment, que ce soit dans les jardins, à la crèche ou au composteur (où chacun est invité à venir déposer ses déchets de cuisine). Ce sont donc de véritables communautés : pour s’y sentir bien, mieux vaut posséder un état d’esprit compatible.
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